L'annonce du redressement judiciaire a été un soulagement pour les trente-cinq salariés de Continental Biscuits à Buhl. Lorsque le tribunal de Colmar a refusé le plan de sauvegarde de l'emploi, ils étaient nombreux à être rassurés : « nous ne travaillerons plus avec lui », soulignaient-ils, en parlant de leur ancien patron, Didier Chervin. La table ronde de lundi dernier ne les a en effet pas vraiment convaincus. En revanche, hier matin, peu après 11 h, ils ont reçu la visite de Jean-Paul Omeyer et de Michel Sordi. Ces élus locaux ne sont pas venus les mains vides.
A leurs côtés, trois représentants d'un important groupe hollandais qui semble « très intéressé », selon une source proche du dossier, par une éventuelle reprise de l'entreprise de confection de biscuits. « Rien n'est fait. Il ne s'agissait que d'une première visite », répondait, toutefois, hier soir, le député, Michel Sordi, avant d'expliquer que ces éventuels acquéreurs sont venus « pour visiter, demander des explications ». Son appel du pied a donc bien été entendu, lui, qui oeuvre en choeur avec les services du conseil régional qui se sont saisis du dossier.
« C'est une grande famille »
Une seconde entreprise s'est déclarée intéressée par une reprise. Une visite devrait intervenir dans les jours à venir, sans doute la semaine prochaine. Il s'agira, cette fois, d'un groupe français. Les salariés, quant à eux, continuent à espérer et défendent bec et ongles leur outil de travail. « Il y a ERDF qui est venu ce midi pour couper l'électricité. On leur a barré la porte. Mais cela s'est bien passé, Ils sont repartis tranquillement, nous pensons qu'ils ont compris », a ainsi noté la petite dizaine de salariés présents pour occuper les locaux de l'usine buhloise.Ces derniers sont en tout cas toujours dans les mêmes dispositions : prêts à repartir. « Il n'y a pas de souci, nous sommes prêts à repartir au charbon. Nous avons les matières premières, il ne manque que le gaz pour faire repartir les machines. Ce qu'on ne veut pas, c'est de nouveau avoir à faire avec Didier Chervin. Mais cette entreprise, c'est une grande famille, c'est presque notre bébé, on y tient ! », soulignent-ils tous en choeur. Aujourd'hui, ceux-ci veillent encore sur ce qui a été leur outil de travail. Ils espèrent pouvoir conjuguer le temps au futur. C'est leur voeu le plus cher.
( Source DNA : Ronan Le Goaster )
Les salariés enfin payés
Certains n'avaient pas été payés depuis le mois de décembre. Hier, les trente-cinq salariés de Continental Biscuits (Buhl) ont obtenu des réponses, tout comme leurs collègues de Mondial Biscuits (Cernay) et de Rollbren (Aisne), de la part de leur PDG Didier Chervin, qui a refait son apparition après deux mois de silence.
Autour de la table ronde organisée par le député Michel Sordi en sous-préfecture, Didier Chervin, sa soeur Colette qui gère Continental Biscuits, et leur avocat se sont donc non seulement présentés mais ils ont en plus apporté des éléments concrets pour l'avenir du site de Buhl mais aussi de l'ensemble des sites du groupe. Les salaires de décembre, pour ceux qui ne l'avaient pas touché, et de janvier, ainsi que la moitié de la prime conventionnelle vont enfin être pouvoir versés dès ce mardi. Pendant que devant les grilles de la sous-préfecture, les salariés, toujours en colère, hurlaient leur dégoût à leur patron, celui-ci passait son grand oral devant les élus de l'arrondissement.
Les explications du PDG
Selon lui, la situation est simple, les explications limpides : « Depuis la crise économique les banques ne font plus confiance aux entreprises. J'avais les fonds pour régler les salaires mais la banque ne voulait pas débloquer l'argent. Avec tout ce battage médiatique, elles ont enfin accepté. Aujourd'hui, nous sommes passés d'une société de crédit à une société à court terme ». La réduction des en-cours par les fournisseurs est l'autre argument que le PDG aura développé devant les élus, puis devant les délégués syndicaux qui ont été autorisés à participer à la réunion.
Outre le paiement des salaires, Didier Chervin a également annoncé son intention de faire appel à un plan de sauvegarde de l'emploi devant le tribunal de Colmar, où un mandataire judiciaire devrait être nommé, mais aussi d'avoir recours à du chômage partiel. En ce qui concerne l'activité future de l'entreprise, il n'a montré guère de doutes : « Les commandes sont encore nombreuses à arriver. Tout peut redémarrer très vite ».
( Source DNA : Ronan Le Goaster )
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