Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

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Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

5 février 2010

Continental Biscuits : Les « Conti » occupent l’usine de Buhl


Face au silence de leur direction quant à l’avenir de l’entreprise, les 35 salariés de Continental Biscuits perdent patience. Hier, ils ont occupé le site de Buhl dans l’attente de réponses.

Jusqu’à présent, il y avait les « Conti » de l’Oise, les 1120 salariés du fabricant de pneumatiques Continental licenciés l’an dernier à la suite de la fermeture du site de Clairoix. Désormais, on retiendra aussi le désappointement des « Conti » de Buhl, les 35 salariés de l’usine Continental Biscuits qui fabrique — ou plutôt fabriquait, puisque la production est à l’arrêt — des gâteaux fourrés ronds pour la grande distribution.

Les signes avant-coureurs se sont fait sentir en janvier 2009, bien que des premiers retards de salaires aient eu lieu en octobre 2008. « Il manquait toujours des ingrédients, les silos étaient à moitié vides et au fur et à mesure, nous avons baissé la production. Nous sommes passés de 2400 cartons par jour et par équipe à 1400 cartons », raconte un des « Conti ».

Les derniers paquets de biscuits sont sortis des lignes de production le 24 novembre à 18 h. Il n’y avait plus de farine. Depuis, plus rien. Début décembre, Caléo, le fournisseur d’énergie, a coupé le gaz en raison d’une créance qui s’élèverait à 170 000 €, mais le chiffre n’a pas été confirmé par la direction de Caléo. Un épisode qui s’était déjà produit l’an dernier.


« Nous voulons des réponses »


Problème : c’est le gaz qui alimente le four de cuisson. Quelques jours plus tard donc, le 18 décembre, les 35 salariés de Continental Biscuits ont été mis en congés forcés et ce jusqu’au 4 janvier. « À la reprise, la direction nous a demandé de rester chez nous et de rester disponibles jusqu’à ce que la situation se rétablisse. Depuis, nous n’avons jamais été contactés », indique Martine Nuzzo, déléguée syndicale CFTC et secrétaire du comité d’entreprise (CE).

La situation s’est aggravée avec le non versement des salaires et des primes : 18 des 35 salariés n’ont pas touché le salaire du mois de décembre, et aucun d’entre eux n’a perçu la moitié du 13 e mois qui arrive fin novembre. Quant aux salaires de janvier, ils n’y comptent même pas. « Les fiches de paie sont établies sur le site de Basté, à Stosswihr, et là-bas, l’électricité a été coupée », souligne un des « Conti ». Mais pourquoi ne pas avoir réagi plus tôt ? « Jusqu’à présent, nous espérions sauver nos emplois. Aujourd’hui, si nous occupons l’usine, c’est pour faire valoir nos droits. Nous voulons des réponses », insiste Martine Nuzzo.

Et les questions sont nombreuses dans la bouche des 35 salariés : « L’entreprise est-elle en cessation de paiement ? », « Est-ce qu’un dossier de redressement ou de liquidation a été déposé ? », « Est-ce qu’il y a des commandes en cours ? », et plus terrible encore, « Notre patron, Didier Chervin, est-il toujours dans les parages ? »

Le 15 janvier, Colette Chervin, la gérante de Continental Biscuits, entreprise qui appartient à la holding dirigée par son frère, a assuré que le site ne fermerait pas. Pourtant, les salariés, eux, ont du mal à entrevoir une issue positive. Et le temps leur paraît bien long dans cette usine inactive.



Guy Schuller : « L’entreprise est viable »


Chef d’équipe à Continental Biscuits, Guy Schuller est entré dans l’entreprise en 1991. Ce Buhlois fait partie des 18 salariés qui n’ont touché leur salaire ni en janvier ni en décembre.



« Avec la production d’une année et le non paiement de fournisseurs, la première question que je me pose c’est où est passé l’argent ? Nous savons que Didier Chervin possède la holding France Industries Finances et nous craignons qu’il ait pris l’argent de notre entreprise pour alimenter cette holding.



Les entreprises qu’il détient ferment les unes après les autres alors qu’elles sont viables et qu’il y a des commandes. C’est le cas du site de Buhl : l’outil de travail est là, en état de marche.

Je ne pense pas que notre patron nous donnera encore de ses nouvelles. Ce qui pourrait donc nous arriver de mieux, c’est une reprise, car où voulez-vous retrouver du travail aujourd’hui à 50 ans ? », s’inquiète Guy Schuller.


( Source L'alsace )

2 commentaires:

Anonyme a dit…
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