Buhl : Recueillement et émotion aux obsèques de Jonathan

Les obsèques de Jonathan Fekos se sont déroulées hier à Buhl, en présence d’une foule recueillie. De leur côté, les adultes, les élus et les forces de l’ordre prônent l’apaisement.

Les obsèques de Jonathan Fekos ont été célébrées à Buhl, hier après-midi, dans une atmosphère encore marquée par le drame qui s’est déroulé dimanche, et au cours duquel le jeune homme de 17 ans est décédé d’un coup de couteau en plein cœur (lire nos précédentes éditions).

Dans la chapelle ardente improvisée et édifiée par des amis de la famille et de la victime, certains se relaient jour et nuit pour s’assurer que les bougies ne s’éteignent pas. De même, un livre de condoléances a été installé dans l’entrée de l’immeuble où séjournait Jonathan. Ce même groupe est à l’initiative d’une marche silencieuse à la mémoire du jeune homme, prévue dimanche à partir de 13 h 45, en direction du cimetière de Buhl où il a été inhumé.

Une rumeur

Dans ce premier cercle, des esprits s’échauffent quelque peu, surtout ceux des plus jeunes : une rumeur – infondée mais tenace- circule selon laquelle les forces de l’ordre voudraient voir tout disparaître à l’issue de la marche silencieuse.

« Nous, ce qu’on veut, c’est qu’on nous laisse tranquille, pour faire notre deuil et rendre hommage à Jonathan pendant tout le temps des fêtes », assure une voisine, proche de la famille de la victime. « Mais c’est vrai que les jeunes ont la haine : il y a eu des problèmes avec la famille du meurtrier. Les jeunes ne veulent pas que les forces de l’ordre les obligent à démonter la chapelle. Nous, les adultes, on essaye de calmer les esprits. Nous défendons l’idée d’une présence pacifique. »

Une réunion ce soir

De son côté, la gendarmerie dément la rumeur : à aucun moment la chapelle n’a posé de problème. Et pour apaiser les esprits, le capitaine Ahmed, adjoint au commandant de la compagnie de Soultz-Guebwiller, a proposé l’organisation d’une réunion entre les élus, les jeunes et les forces de l’ordre. Celle-ci aura lieu ce soir, à 17 h, à la salle de gymnastique de Buhl.

« L’objectif est de permettre aux amis de la victime et aux témoins de discuter de l’affaire, d’évoquer l’émotion suscitée et de les inciter à la modération. Nous allons aussi leur indiquer ce qu’encourt l’auteur présumé des faits », informe le capitaine Ahmed.À la mairie, le premier magistrat, Jean-Marc Schreiber, assure que ce drame résulte d’une « affaire personnelle » : « Les gens sont naturellement bouleversés. C’est vrai aussi que, dans le quartier, il y a eu de problèmes de comportement et de violence avec la famille du meurtrier présumé, d’origine turque.

Mais, sans vouloir minimiser les faits, la population ne doit pas se laisser entraîner dans un affrontement communautariste, qui n’a pas lieu d’être. » Avec ses adjoints et le député de la circonscription, il participera dimanche à la marche silencieuse « pour montrer qu’on est avec la famille et contre la violence ».

Jean-Marc Schreiber a également été contacté par des familles d’origine turque, qui aimeraient apporter leur soutien aux proches de la victime et condamner les actes qui ont conduit à la mort de Jonathan Fekos.
Elise Guilloteau