L’auteur présumé du coup de couteau, qui a entraîné la mort de Jonathan Fekos dimanche après-midi à Buhl, a été présenté hier au parquet de Colmar, où sa garde à vue a été prolongée de 24 heures.
Hier, vers midi, le Buhlois de 16 ans qui a porté un coup de couteau mortel au jeune Jonathan Fekos, (lire notre édition d’hier), a été présenté au parquet de Colmar par les enquêteurs de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Guebwiller. Ces derniers, en accord avec le parquet, ont demandé à ce que la garde à vue de l’auteur présumé, qui a reconnu les faits, dimanche, après son interpellation, soit prolongée de 24 heures afin de poursuivre les investigations et d’éclaircir certains points de l’affaire, dont les circonstances exactes sont encore floues.
Pour une cigarette
En effet, d’après Carine Greff, substitut du procureur de Colmar, c’est « une histoire compliquée de gamins où ça se passe très vite ». La magistrate a expliqué qu’« il y a eu plusieurs moments dans l’altercation et nous essayons de comprendre comment le couteau apparaît. » Dans le cadre de l’enquête, plusieurs témoins étaient en cours d’audition, hier après-midi, dans les locaux de la brigade de recherches, à Soultz.
Rappelons que dimanche après-midi, alors que la commune de Buhl vivait au rythme du Téléthon, c’est une altercation banale liée à une affaire de cigarette qui a déclenché le drame.
Le meurtrier présumé, qui connaissait la victime, lui aurait demandé une cigarette, ce que Jonathan a, semble-t-il, refusé. Le ton est monté et les deux adolescents en seraient arrivés aux mains, avant d’être séparés par d’autres jeunes présents à ce moment-là.
Un « cas isolé »
La suite des événements est encore floue, mais l’hypothèse la plus probable est que l’auteur présumé est alors rentré chez lui — vraisemblablement pour chercher l’arme — avant de revenir sur le lieu de la bagarre et d’asséner un coup de couteau à Jonathan Fekos en plein cœur.
Malgré la rapidité de leur intervention, les sapeurs-pompiers de Buhl et de Guebwiller n’ont rien pu faire pour sauver le jeune homme, âgé de 17 ans.Après le drame, un important dispositif de surveillance a été mis en place par la gendarmerie afin d’éviter d’éventuelles représailles. Les forces de l’ordre lancent d’ailleurs un appel au calme.
Le maire de Buhl, Jean-Marc Schreiber, s’est dit « très choqué par ce qui vient d’arriver », mais a rappelé que cette affaire est un « cas isolé » : « Il ne faut pas faire d’amalgame avec ce qui se passe dans d’autres cités. La jeunesse buhloise est calme », a-t-il déclaré.
Le premier magistrat reconnaît qu’il existe des problèmes relationnels, « comme partout quand il y a de la promiscuité », dans le quartier où s’est déroulé le meurtre, rue Marin Astruc, qui compte des logements sociaux.
C’est dans ce même quartier que Jonathan Fekos était venu passer le week-end, chez son beau-père. Le maire de Buhl a également indiqué qu’il comptait réunir les jeunes concernés par le drame (témoins, amis…), en fin de semaine, avec la mise en place d’une cellule psychologique afin de « dédramatiser et de calmer les esprits », a-t-il précisé.Quant à l’auteur du coup de couteau, qui a toujours vécu à Buhl, il est connu dans la commune pour être violent — des violences verbales et des bagarres — mais n’a pas de casier judiciaire.
L’adolescent, qui aura 17 ans dans une dizaine de jours, est décrit par certains habitants comme un garçon qui « pose des problèmes depuis l’école maternelle, imbu de lui-même et susceptible. » Il devrait être déféré au parquet de Colmar aujourd’hui avant de passer devant le juge des enfants.
Céline Bechler avec Thierry Martel
Céline Bechler avec Thierry Martel
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