D'ici la rentrée prochaine, les 17 communes de la Communauté de communes de Guebwiller seront équipées de bornes pour la collecte des déchets médicaux à risques infectieux provenant des particuliers. Une expérience pilote que la société Med Eco espère voir généraliser au niveau régional et national dans les trois ans.
« Aujourd'hui les patients se retrouvent seuls avec cette problématique des déchets à risques infectieux », reconnaissait hier Jean-François Kuentz, le co-président du syndicat des pharmaciens du Haut-Rhin, sous l'œil de Bernard Betz, le vice-président du conseil régional de l'ordre des pharmaciens. La jeune société Med Eco, créée en 2009 et installée dans la pépinière d'entreprises de la zone d'activités de Guebwiller-Soultz, présentait ce vendredi un intéressant projet de collecte de ces déchets qui sera déployé en septembre-octobre prochain à l'échelle des 17 communes de la Communauté de communes de Guebwiller. Une expérience pilote que les responsables du groupe Waste Logistic, dont font partie Med Eco et Clik Eco, espèrent ensuite développer au niveau régional et national: « l'objectif c'est de pouvoir réaliser le maillage du territoire national dans les trois années à venir. L'expérience qui sera menée ici sera précieuse pour affiner et ajuster notre démarche », explique Steve Jecko, gérant avec Stéphane Saidani de Waste Logistic. Le principe proposé par la société est de collecter les déchets à risques infectieux des particuliers dans des bornes sécurisées disposées dans les communes. Trois de ces bornes seront, par exemple, installées à Guebwiller et deux à Buhl. « Le patient diabétique, par exemple, se verra remettre lorsqu'il se rendra chez le pharmacien, un petit container et une clé. Lorsque le container est plein, il lui suffira de se rendre à la borne la plus proche, de l'ouvrir avec la clé et d'y déposer ses déchets », souligne Yves Coquelle, chargé de développement, avant d'ajouter « jusqu'à présent tous ces déchets se retrouvaient dans les ordures ménagères avec tous les risques que cela comporte, lorsqu'il s'agit, par exemple, d'aiguilles de seringues. Il s'agira vraiment d'une première sur le domaine public ».
Des bornes dans les 17 communes
Ce projet qui répond a un véritable problème de santé publique au regard des chiffres (plus de 2 millions de personnes sont en autotraitement en France, près de 8 & de personnes diabétiques en Alsace, jusqu'à 4 kg par an de déchets à risques infectieux pour les personnes concernées et 2000 à 3000 t par an au niveau national), a été salué hier par Fernand Doll, le maire de Buhl et vice-président de la Communauté de communes: « on ne peut que encourager une telle démarche qui répond à une demande et est un service supplémentaire à la population ». Mis en œuvre avec le soutien des collectivités et de la dizaine de pharmaciens du secteur, ce projet de bornes, baptisées EOS, se veut un service de proximité et fera appel pour la collecte et la maintenance au concours de structures d'insertions de la région au travers de Scoproxim basé à Strasbourg. Pour le traitement de ces déchets, une unité de traitement doit être construite dans la zone d'activités de Guebwiller-Soultz d'ici fin 2010 - début 2011. Quant au financement de ces bornes, il s'appuiera sur la publicité avec la possibilité offerte à des annonceurs de communiquer. Bernard Hammerer, le président de l'association française des diabétiques du Haut-Rhin forte de 450 membres et habitant d'Issenheim, se félicitait hier de l'intiative « je suis content qu'ici on joue le jeu pour une solution à ce problème ».
( Source Dernières Nouvelles D'Alsace Jean-Alain Haan )
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