Émotion, entre ciel et terre

C'est une promenade apaisante et fraîche, même sous la canicule. A Buhl, les créations d'Hélène Gaspard plongent le visiteur dans une agréable quiétude...

A vrai dire, quand on se promène du côté de la rue de la Liberté, à Buhl, c'est une curieuse rencontre que l'on peut faite pour peu que le regard traîne un peu du côté des jardins. Des personnages « d'un autre temps », passé ou à venir, tantôt austères, tantôt d'une frivole légèreté vous observent. En silence. Vous hypnotisent...

« Aujourd'hui, je ne sais plus ce qu'est l'art » confesse leur « créatrice » Hélène Gaspard, Strasbourgeoise de naissance, mais Buhloise de coeur depuis quatre ans. C'est d'ailleurs à Buhl qu'elle avoue « s'épanouir pleinement dans sa passion, sa création », au coeur du petit atelier qu'elle a installé au rez - de - chaussée de sa maison. Autodidacte, Hélène Gaspard se refuse d'entrer dans le jeu d'un « art conceptuel », de cet art « provocateur, violent, qui interpelle »... « Pour moi, il faut que ce soit juste une invitation à une caresse » souligne celle qui rêve de voir ce siècle « être celui de la femme douce, qui cultive les valeurs de la féminité... ». « Mes sculptures sont des poèmes d'argile » continue t - elle. Reconnaissant que « les thèmes abordés changent d'eux -même avec le temps... Avec ses humeurs, aussi... »

Sérenité et harmonie

« J'aime la sérénité, l'harmonie » ajoute notre interlocutrice, qui se défend de toute appartenance à un courant d'inspiration religieuse, même si elle confesse « une première période qui fut celle des moines et moniales encapuchonnées, sculptures déclinées à genou ou debout, comportant souvent une bougie symbolisant la lumière spirituelle ».

Perfectionniste, Hélène Gaspard avoue « beaucoup d'essais, une accumulation d'expériences » pour « justifier » la qualité de son travail, la fluidité des drapés, la légèreté de ces « femmes - oiseaux, corps féminins et têtes d'oiseaux avec des ailes sagement repliées ». Des êtres « narquois et gais » qui suggèrent cet « envol de la femme légère du 21 e siècle » dont elle rêve, cette « civilisation plus aérienne où la poésie et la fusion entre l'humain et la nature verra le jour ».


Entre simplicité et rêverie

Une fusion qui se vit déjà dans son jardin où une quarantaine de pièces se sont installées, autour des dernières créations, qui « parlent de noblesse de l'âme à travers la poésie », reines et rois de légendes qui se reconnaissent « à leurs drapés élégants et, bien sûr, à leur couronnes... ».

Hélène Gaspard exposera en octobre prochain à la galerie « Quédar » à Strasbourg. Mais en attendant, elle a souhaité « faire prendre l'air » à ses sculptures, comme pour mieux mettre en évidence encore la relation étroite que son travail entretient avec la nature. Et, « entre simplicité et rêverie » propose à tous ceux qui pourraient être intéressés, à venir les rencontrer, la rencontrer aussi, au cours d'une douce promenade...



( Source Dernières Nouvelles D'alsace R.B. )



Hélène Gaspard ouvre son exposition « au détour du jardin » et son atelier de création tous les dimanches après -midi, au 24, rue de la Liberté, à Buhl. Entrée libre.