Reprendre la marche à pied pour se rendre à l’école

À Buhl, mardi 4 mai, il sera impossible de se rendre à l’école en voiture. La Brigade verte et les animatrices du périscolaire encourageront la population à se déplacer autrement.


Tout est parti d’un conseil d’école, à la maternelle de la place du Marché, à Buhl : « Une nouvelle fois, les parents ont évoqué le problème du stationnement et de la circulation aux abords des écoles », indique Véronique Farkas, animatrice au périscolaire Les P’tits Potes.
Avec sa responsable, Caroline Boillot, elle fait d’ailleurs le même constat que les représentants des parents d’élèves : « Certains se garent n’importe où, circulent n’importe comment. »

Pour les animatrices, pas question de juger mais l’envie profonde de faire bouger les mentalités et d’inciter la population à se déplacer autrement. L’équipe du périscolaire a donc mis sur pied une journée sans voitures aux abords des écoles, fréquentées par quelque 320 enfants. Celle-ci se déroulera mardi 4 mai, avec le soutien de la municipalité de Buhl mais aussi de la Brigade verte, dont les agents seront présents à côté des barrières qui bloqueront le passage, et le concours des gendarmes de la brigade de Soultz, qui assureront des patrouilles, dont une à VTT.

Cette journée-là, la circulation sera bloquée pendant quatre périodes, qui correspondent aux arrivées et aux départs de l’école : de 7 h 30 à 8 h 40 ; de 11 h 30 à 12 h 15 ; de 13 h 30 à 14 h 10 et de 15 h 30 à 16 h 15. « Pour notre part, pour inciter les gens à se rendre à l’école à pied, nous viendrons déguisées en marcheurs », précise Caroline Boillot, qui a prévu chaussures de randonnée, casquette, bâton de marche, etc. L’idée est que la journée se déroule dans la bonne humeur et que les habitants, en particulier les plus proches des établissements scolaires, fassent preuve d’inventivité : « Il ne faut pas hésiter à sortir les rollers, les vélos, la trottinette… », insiste la responsable des P’tits Potes.

Réitérer l’opération

Pour ceux qui viennent de plus loin, un système de fléchage est prévu pour guider les parents vers des parkings périphériques situés derrière la mairie, derrière l’école des garçons ou encore près de la boulangerie, rue des Cordonniers. « Mais, de toute façon, il faudra finir à pied », assure Véronique Farkas. Avec les enfants qui fréquentent le périscolaire (une cinquantaine à midi et une trentaine le soir), elle a réalisé des affiches et elle a distribué hier des affichettes aux riverains pour les informer de la journée. Il y aura néanmoins une exception : le bus de Murbach circulera comme d’habitude : les enfants n’allaient pas venir à pied de là-haut.

« On espère que le temps sera de la partie », avance Caroline Boillot, pour qui la météo sera un facteur important, même s’il suffit d’habiller les enfants en conséquence. Francis Munsch, adjoint au maire délégué à la sécurité, qui suit ce projet, se souvient pour sa part qu’il venait tous les jours à pied à l’école, quel que soit le temps : « Dans le quartier, on se rassemblait et on descendait ensemble, à 10 ou 12. Et quand il en manquait un, on passait sonner chez lui. Les temps ont changé et, aujourd’hui, les parents ont besoin que les enfants soient encadrés. » Mardi matin, il l’a promis, il viendra à l’école à pied.

« Si le succès est au rendez-vous, nous aimerions bien réitérer l’opération pour continuer à sensibiliser les parents », annonce Caroline Boillot, qui a en tête la journée mondiale sans voitures, le 22 septembre. Avec ses collègues, elle envisage même d’initier la mise en place d’un pédibus, ces systèmes de ramassage scolaire à pied encadré par les parents : « On pourrait organiser deux départs, depuis le Parc de la Vallée et depuis le lotissement Burgmatten. Néanmoins, pour le pédibus, on ne peut qu’insuffler une dynamique : pour pérenniser le système, c’est aux parents de s’investir. Mais c’est possible ! »



Source L'Alsace    Élise Guilloteau )