Organisée par les Amis du Retable, l'exposition « De Bühele à Buhl, mémoire d'un village » dresse un panorama complet de l'activité artisanale et commerciale de la commune depuis la fin du XIXe siècle.
Soutenue efficacement par la municipalité qui prend en charge l'essentiel des frais techniques des expositions, l'association a, au cours de sa première décennie d'existence, évoqué l'évolution urbanistique de la commune, la Grande guerre, les Buhlois célèbres, les frères Maurice et René Koechlin, les grandes familles et l'histoire des associations locales. Pour sa dixième édition, "Mémoire d'un village" traite d'un thème quotidien et familier, celui des "artisans, commerçants et bistrots au fil du temps".
Faisant la part belle à l'illustration, avec notamment la reproduction de nombreux documents anciens confiés par des particuliers, cette exposition présente en une quarantaine de panneaux l'ensemble des activités (à l'exclusion de celles industrielles) de la commune avec, en guise de fil conducteur, non le métier, mais une adresse et les activités quelquefois différentes qui s'y sont déroulées et se s'y pratiquent encore.
La dixième "génération"
Si la destination de quelques locaux n'a pas changé depuis les premières années de l'annexion allemande après la guerre de 70 tout en changeant de responsables, d'autres ont suivi l'évolution professionnelle de ses dirigeants. Dans la première catégorie, la palme revient sans conteste à la pharmacie sise 97 rue du Florival : construite en 1870 pour Marie-Émile Callinet (fils de Claude-Ignace, facteur d'orgue renommé de Rouffach), elle est dirigée pendant près de 50 ans par des professionnels nommés par le pouvoir allemand (successivement Frédéric Nettersheim, Bretschneider, Georg Fraude, A. Osswald et Joseph Schultheiss) ; Jeanne Hossenlopp - Grandadam "règne" de 1927 à 1962, Gérard Wissler lui succède, travaille avec son fils au coeur des années 90... aujourd'hui Luc et Sylvie Wissler sont donc la dixième "génération" de pharmaciens. Une fidélité commerciale de plus courte durée s'applique à d'autres enseignes tels le Saint-Barnabé, la boulangerie-pâtisserie Stein (précédemment Husser) et ses cinq générations, le restaurant Au soleil d'Or (Zur Sonne avant 1918)... A l'inverse, les ateliers de Camille Puhl, couvreur au début des années 20, se sont reconvertis "installation sanitaire" avec Charles Giersch pour n'être plus, depuis dix ans, qu'entrepôt d'entrepreneur des TP et local d'habitation.
Passionnante pour qui veut retrouver quelques souvenirs ou simplement suivre l'évolution d'une cité, cette exposition fait également le triste constat de la "désertification" artisanale et commerciale des villages, avec la disparition (à Buhl) d'épicerie, de merceries, de bouchers, de cordonniers, d'un droguiste-herboriste et de nombreux bistrots, puisqu'au début des années 1930 le ban communal en comptait 23... et quatre aujourd'hui !
L'exposition est ouverte samedi de 14 h à 19 h, de dimanche à mercredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 19 h ; entrée 2 € avec une carte-souvenir.
( Source Dernières Nouvelles D'alsace, b.fz. )
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