Grégor Weiss était promis aux grands succès, puis il avait tout stoppé, déçu. Quatre ans après, il revient et il gagne à nouveau.
Grégor Weiss n’avait plus rien gagné depuis 2011. Photo DNA - Michel Kurst |
Grégor Weiss, on ne l’avait plus revu avec un dossard depuis 2012. Avec les bras levés, prière, même, de se reporter un an plus tôt, entre son sacre du 1er mai, à Thann, puis sa victoire en DN3, à Montgueux (Champagne), avec Mulhouse.
Depuis ? Plus rien, il n’avait d’ailleurs même plus de licence. « J’avais fait une croix sur la compétition. » En 2012, il s’était pourtant offert une année sabbatique, histoire de se tester en se lestant l’emploi du temps. Il était ressorti de l’expérience avec une saison vierge de bouquets. Il avait ainsi tout coupé.
« Je continuais quand même à rouler, j’aime trop le vélo. » Et puis, l’envie de prendre un départ l’a repris, quelques jours avant l’épreuve de Steige. Un coup de fil au copain Yvan Boos – « C’est mon poulain », glisse “l’ancien” à propos du “cadet” –, un rendez-vous avec Thierry Fohrer, président du VS Eguisheim, le voilà muni d’un joli maillot rouge et d’une licence toute neuve.
Quelques courses plus tard, le voilà roi du Piémont haut-rhinois, un titre décroché hier, sur une 3e et dernière étape dominée sans partage. Parti seul, au pied de la bosse du couvent Saint-Marc, il a écœuré la concurrence.
« Je me sentais bien, je volais, j’avais des ailes »
« J’ai roulé à mon rythme. Je n’avais aucun écart, mais j’ai vu que le trou était fait. Derrière, je ne voyais rien, je ne savais pas qui me suivait. » Peu lui importait, les jambes étaient assez fortes pour supporter tout semblant de retour.
D’aucuns ont tenté le coup, ils ont vite compris, laissant tomber tout aussi sec. En 2e catégorie, désormais, il reprend goût à la course. Il semble s’en étonner lui-même, comme s’il était spectateur de son succès.
À Steige, il était arrivé en retard au départ, avait dû s’arracher pour recoller au peloton, forcément incapable de se glisser en tête. Samedi, il chute peu avant l’arrivée de la 1re étape. Hier, le mauvais sort s’est calmé, le laissant gagner. « J’aurai tout connu pour mon retour », se marre le jeune homme, 27 ans d’âge.
« Je suis à la recherche d’emploi (il est ingénieur en bâtiment) , j’ai du temps pour m’entraîner. » Alors il profite, et savoure. Se prendrait-il à nouveau au jeu ? « Priorité au travail. » S’il s’en déniche un, en Alsace si possible – « Je ne veux pas quitter ma région » –, il mettra la pédale douce. Mais d’ici là, il regarde à droite, à gauche, s’il peut se dénicher un autre dossard.
L’appétit est revenu en mangeant ces bornes. Il s’imagine bien filer en Suisse ou ailleurs pour se mêler à d’autres pelotons. « Ici, il n’y a plus grand-chose, à part les grimpées. » Lesquelles n’ont pas l’air de l’attirer.
À se retrouver ainsi dans les cols, à maîtriser son sujet, seul dans la nature à l’écoute de ses sensations retrouvées, l’Alsacien a vécu des moments rares, forcément précieux.
« Je me sentais bien, je volais, j’avais des ailes. C’est bizarre. Je me prends moins la tête et je gagne. Le vélo, c’est plus sympa ainsi. La suite ? Je ne sais pas, je n’en sais rien. On verra. Je ne me projette pas. »
( Source DNA )
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire