Dans les locaux de Continental Biscuits hier matin rien n avait-bougé depuis que l entreprise a mis la clef sous la porte ( Photo DNA Rene Bickel ) |
« Là, c’est vraiment la fin » nous glissait cette « ancienne » employée de l’unité Buhloise, qui ne s’est toujours pas remise de « l’épisode » qui a marqué la fin de l’entreprise au sein de laquelle elle avait travaillé des années durant…
« Je me souviens du départ, dans les années 1985. Avec la marque « Continental Biscuit » et les « Patapon »». Avec une direction qui, à l’époque, avait « acheté une biscuiterie en Belgique, puis en Bretagne ». Et puis, elle ne manque pas d’évoquer l’arrivée de Didier Chervin, et cette période qu’elle qualifie de « catastrophique », en 2009, évoquant notamment l’article publié dans les DNA le 12 décembre de cette année-là. « Didier Chervin, le PDG, avait dit, c’était avant Noël, que tout allait se régler rapidement… Nous étions quelques-uns à être sceptiques. Et nous avons eu raison, finalement ! »
Et de se rappeler que, en décembre 2009, le député, Michel Sordi, rappelait que « la priorité est que l’unité de Buhl, Continental Biscuit, fonctionne et préserve ses emplois ». Il était également positif dans ses déclarations pour l’avenir du site de Cernay, propriété, aussi, de Didier Chervin, Mondial Biscuit, « le site est en stand-by, mais je suis confiant » déclarait-il. Même Martine Aubry, la première secrétaire du PS, avait été alertée, lors de son passage à Colmar, le 10 février 2010…
Une image presque collector ( Photo DNA Rene Bickel ) |
Pour les salariés, petit à petit, les choses et surtout les mauvaises nouvelles s’étaient enchaînées.
A Buhl, la quarantaine de salariés ne travaillait plus en janvier 2010. A Cernay, les choses n’allaient plus avancer du tout pour Mondial Biscuit. Et les autres unités du groupe, à commencer par Baste SA ont également mis la clef sous la porte. On était en février 2010. Continental Biscuit sera placé en redressement judiciaire, le 9 février. Alors, pour les salariés, un chapitre de « ce roman » comme le qualifiait Marc Jung, le président de la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller semblait s’être tourné. Pour laisser place à une nouvelle page de l’histoire, comme le laissaient entendre ces espoirs, nés dans la foulée. Car le 10 février, déja, deux repreneurs s’étaient fait connaître ; dont une entreprise -un groupe étranger- dont les représentants s’étaient rendus sur place ce jour-là. Un second groupe, français celui-là, devait venir à Buhl quelques jours plus tard.
Mais les jours allaient passer. Et même si la procédure de redressement judiciaire devait laisser, en théorie, la possibilité à Continental Biscuit de reprendre la production, cela était matériellement impossible, ne serait-ce que par manque de matière première…
La décision du tribunal, le 9 mars 2010, n’en était que moins surprenante : à 17 h, ce jour là, la liquidation était décidée…
Restait à passer à la phase suivante, pour le liquidateur, David Koch. A défaut d’avoir vu un investisseur se faire connaître, il a décidé de l’organisation d’une vente aux enchères. Des machines et du matériel de l’unité Buhloise, comme de celle de Cernay…
La fin
Hier, dans la salle municipale 1860, de Guebwiller, en présence des officiers ministériels M° Alain-Claude Ritter, de Guebwiller, et M° Pierre Kaltenbach, de Thann, et de l’expert-assistant, la société Optimale, la vente a drainé un public nombreux. professionnels, dont certains venus de pays émergents, spécialistes en reconditionnement, etc... « Vous savez, c’est un ensemble très particulier et spécifique qui est vendu » nous confiait un « ancien » de l’entreprise, qui partageait, en fait, l’avis unanime que nous avons entendu dans les couloirs, de ces quelques salariés de Continental, « sur le carreau » depuis l’année dernière : « finalement, c’est un immense gâchis »… Alors que, dans la salle, le marteau du commissaire-priseur n’en finissait pas de « marquer » les enchères : « vous vous rendez compte : l’ensemble des silos est parti pour 20 000 €» commentait un ancien salarié, toujours à la recherche d’un emploi… « Y en a qui vont faire des affaires… »
( Source DNA R.B. )
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