Sculpture : Jeu de cache-cache dans un jardin buhlois

Tous les dimanches après-midi du mois d’août, le jardin de la sculptrice Hélène Gaspard, à Buhl, accueille des personnages sublimes modelés dans l’argile.


Entre les doigts agiles du démiurge, l’argile se transforme, prend forme et devient au final un personnage à nul autre pareil. « Bien sûr, chaque pièce est unique, travaillée directement dans la masse, sans modèle, ni projet, directement issue de l’inspiration du moment », explique la sculptrice Hélène Gaspard.

Dans son atelier, à Buhl, l’artiste a souhaité mettre en évidence la relation entre cette terre argile, d’où des personnages pétris garnis de terre-terreau dans laquelle s’épanouissent plantes et fleurs. « Des pièces plus anciennes qui semblent s’être enracinées aux dernières créations que j’ai voulu mettre en scène d’une manière théâtrale, je propose une promenade dans un monde où sculpture se conjugue avec poésie et où l’art se prête à un jeu de cache-cache. Car repérer les personnages parfois facétieux ou un peu cachés, est une quête qu’enfants et adultes se plaisent à mener avec mon aide », souligne-t-elle.

Bustes et statues

Ses œuvres figurent dans un catalogue avec, pour chacune d’elles, quelques lignes poétiques, humoristiques, philosophiques et le nom du personnage. En dix ans, 150 personnages se sont formés dans les mains d’Hélène Gaspard. Guidée par son imagination, elle façonne des statues hautes, à genoux ou des bustes : « On peut y voir des guides, statues longilignes debout, des guérisseurs, personnages à genoux souvent porteurs d’une bougie, et des gardiens, bustes de guerriers, de mages ou de passeurs. »

Une sculpture demande en moyenne une quinzaine d’heures de travail et le séchage de 15 jours à un mois. Pour chaque pièce, une cuisson à 1 000° est nécessaire et le travail de patine est effectué à la cire ou à l’acrylique.

Hélène Gaspard possède aussi quelques pièces contemporaines, principalement des personnages issus d’un autre temps, passé ou à venir.

Tous les dimanches après-midi du mois d’août, dans le jardin de l’artiste, les visiteurs pourront découvrir des femmes oiseaux, dotées d’un corps féminin et d’une tête d’oiseau ou des reines et rois de légendes. La passion de la sculpture est née il y a une dizaine d’années. « J’avais besoin que ma vie prenne une orientation différente tout en restant proche de mes quatre enfants », glisse Hélène Gaspard La première fois qu’elle a touché la terre fut un événement : « Ce qui est merveilleux, c’est de créer des choses à partir de rien.

 Parfois les personnages sont façonnés de suite, quelques fois c’est difficile et rude, un peu comme un accouchement. Mais quand c’est pénible, j’aime persévérer jusqu’à ce que la création naisse. »

L’artiste exposera encore à Strasbourg, en octobre prochain, à la galerie Quédar.


( Souce L'Alsace Brigitte Zindy-Kopp  )

DÉCOUVRIR Exposition « Au détour du jardin », tous les dimanches après-midi durant le mois d’août et ouverture de l’atelier, sis au 24 rue de la Liberté à Buhl. Renseignements au 06.87.06.51.52 ou sur http://helenegaspard.artblog.fr/.