Le carnaval de Buhl a une fois de plus été une réussite. Chars, musiciens et spectateurs s’en sont donnés à cœur joie sous une pluie de confettis.
Ils attendent ça depuis un mois. Ils sont en fin de cortège et ils doivent encore patienter un peu. Pour Doriane et Hugo, 4 ans tous les deux, ce n’est pas facile de tenir le rôle de couple princier ! « Il faut que je fasse des sourires et que je bouge la main pour dire bonjour aux gens », explique Hugo, le petit prince, qui habite Guebwiller.
Seulement, il a un peu le trac. Ses parents sont à ses côtés, qui l’encouragent. Pour eux aussi, c’est un grand jour. Toute la famille est fière et immortalise l’instant à travers deux-trois photos.Assise à côté d’Hugo, maquillée et bien coiffée pour l’occasion, Doriane n’est pas très rassurée. « J’ai peur des pirates… », lâche la petite fille de Bollwiller, le sourire un peu crispé.
Sa mère lui tient la main pour la rassurée et lui lance : « Ce sont de faux pirates. Et puis, ne t’inquiète pas, on est là ! » Bernard, le grand-père, a aussi fait le déplacement pour voir « sa » princesse : « J’ai 67 ans et c’est ma seule petite fille. Alors bien sûr, je suis fier de la voir là ! » Par mesure de sécurité, les organisateurs mettent leur ceinture aux enfants pour qu’ils ne tombent pas du char. Doriane se recoiffe du bout des doigts. « Ce qui me plaît, c’est d’être habillée en princesse, d’être jolie », affirme la petite fille, qui dit ne pas vouloir devenir reine du carnaval plus tard. Hugo, à qui la musique très forte ne fait « même pas peur », essaye de jouer les grands : après tout, sur ce char de prestige, il est le seul garçon. Sûr qu’il racontera toute cette aventure à ses copains ce matin, quand il reprendra le chemin de l’école.
« Être concentré »
Assises derrière les deux enfants, la reine, ses dauphines et la demoiselle d’honneur ont déjà pris la pause, presqu’en professionnelles des défilés. « Ce qu’on craint le plus, c’est le mauvais temps. On a des parapluies mais, surtout, la cape tient chaud », précise Aurélie, première dauphine. « Mais si on est là, c’est avant tout pour l’ambiance, pour le carnaval en lui-même », ajoute Cindy, la deuxième dauphine.
Les premiers chars ont commencé à circuler. Jean-Pierre, le conducteur du char de la reine, s’apprête à démarrer son tracteur vert, un vieux tacot qui ne sort plus que le jour du carnaval. « Il faut être concentré tout au long du défilé, faire attention aux enfants qui traversent. Il faut aussi rouler sans à-coups pour éviter de déséquilibrer la reine et les enfants », explique Jean-Pierre, en expert, qui garde toujours le sourire.Le sourire, justement, les enfants qui suivent ce défilé l’ont jusqu’aux oreilles.
Le carnaval, ils adorent. « J’adore voir les gens défiler », affirme Lise 7 ans et demi. « Moi, j’aime me déguiser et maman nous a maquillées », ajoute aussitôt Lucille, 6 ans. « Et puis, au carnaval, on peut lancer des confettis », lance Justine, 7 ans, dans un éclat de rire. Les trois copines aiment aussi cette musique inimitable propre à ce genre de défilé : « C’est rigolo, c’est pas comme à la radio. Et puis, ça fait beaucoup de bruit ! », souligne Lise. « Vite, passe-moi des confettis », l’interrompt Justine, qui la ramène à la réalité festive.C’est ça, le carnaval : du bruit, des couleurs, un peu de chahut.
Des écolières d’un autre âge et des personnages loufoques. Du rire et quelques frissons. Les musiciens ont fait leur show devant des spectateurs détendus, qui avaient sorti leurs lunettes de soleil. Car le temps qui menaçait a été clément pour les carnavaliers : la pluie est venue après les confettis.
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