Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

Cette page d'informations concernant Buhl n'est pas une émanation des Élus de la Municipalité de Buhl ni au service de ces derniers.


Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

8 janvier 2012

Les mémoires de Bernard Rost

L’appel du vide


Bernard Rost a fait de ses Aventures entre ciel et terre un livre
pour tout public. Photo DNA


À 65 ans, Bernard Rost a ressenti le besoin de revenir sur une vie bien remplie. Mes aventures entre ciel et terre, sorti au mois de mai, raconte le parcours et la passion du Buhlois : le parachutisme sportif.

« À chaque saut, on a une sensation hors du commun. Cette anxiété, cette euphorie puis la récompense qui suit viennent vous rappeler à la fin de la journée que vous avez fait quelque chose d’exceptionnel. » Bernard Rost parle de sa passion avec des yeux d’enfants. Une même admiration qu’il décrit au début de son livre, lorsqu’un jeudi d’automne de l’année 1951, sa grande-cousine Juliette Monetti vient rendre visite au foyer.

« Dans mes pensées intimes d’adolescent, Juliette était un personnage d’une autre dimension. D’autant plus qu’à cette époque-là, les femmes parachutistes étaient plutôt rares et très encadrées », écrit-il. L’année suivante, le rêve du petit Bernard Rost, 11 ans, commence à prendre forme. Il assiste au meeting aérien de Habsheim, où Juliette Monetti se produit. « Au début des années 1950, il y avait beaucoup d’activités aériennes. Les meetings connaissaient un succès considérable », se souvient le Buhlois, né en 1942 à Issenheim.

À 11 ans, Bernard Rost est déterminé à faire plus tard partie de ces hommes considérés par le public comme des héros, des voltigeurs de l’extrême. Et quand bien même nombre de parachutistes trouvent la mort dans ces années-là, emportés par des prises de risques toujours plus grandes, Bernard Rost attend sagement ses 18 ans pour tenter de devenir parachutiste militaire.
La mort de Juliette Monetti en 1953, victime d’un malaise lors d’un saut de 1 000m, ne le décourage pas. Il récupère même quelques années plus tard le drôle de casque en cuir que portait sa grande-cousine pour chaque saut. « Ce casque m’accompagnera jusqu’au bout de mon aventure, précise-t-il dans son livre. Sur le côté, une déchirure recousue grossièrement, la trace de la mort… »

« Pour moi, j’étais condamné… »


L’aventure a pourtant failli ne jamais commencer. En 1961, Bernard Rost ne satisfait pas à la visite médicale et ne peut donc pas intégrer les paras. « J’étais effondré. Je n’arrivais pas à comprendre qu’on puisse me refuser cet acte volontaire », dit-il avec encore une pointe d’amertume. En 1963, il fait une découverte décisive dans le journal. Il apprend l’existence d’un para-club à Colmar.

À défaut d’en faire son métier, Bernard Rost se dit qu’il va en faire un loisir. Mais là encore, il va devoir se battre pour prouver ses aptitudes physiques et émotionnelles. Il apprend les techniques, attend patiemment son tour. Le 9 février 1964, c’est la libération. Bernard Rost effectue enfin son premier saut. Le début de 10 années de parachutisme sportif marquées par des joies, beaucoup de joie, mais aussi quelques craintes et surtout une grosse frayeur.


« Lors d’un saut d’entraînement, ma sangle s’est coincée dans l’avion. J’étais dans le vide, à flotter juste en dessous de l’appareil. Pour moi, j’étais condamné. » Par chance, un collègue a un couteau sur lui. Il coupe la sangle, le malchanceux est hissé alors à bord de l’avion. Des sensations que Bernard Rost croit ne plus jamais pouvoir revivre le 9 février 1974, lorsqu’il se fracture la cheville en dansant le rock à une fête de famille. C’était sans compter sans la volonté du Buhlois, qui a repris du service à partir de 2008. Il a même effectué son 500 e saut le 11 septembre 2011. À 69 ans, ses aventures entre ciel et terre vont donc se poursuivre quelque temps. « C’est sûr que je n’ai plus la même souplesse qu’avant mais je retrouve cette ambiance si particulière. »

Mes aventures entre ciel et terre, aux Éditions Baudelaire. En vente à la librairie Richard de Guebwiller

( Source DNA par Florent Guérin )

Aucun commentaire: