Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

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5 mars 2011

Hugstein : Les stigmates visibles d’un tremblement de terre


Le 31 janvier 1852, une secousse sismique qui n’a duré que quelques secondes a détruit une partie du château du Hugstein dans le Florival. Retour sur cette catastrophe.


Le Hugstein, château situé sur le « Rocher de Hugo ». Solidement campé sur un éperon de « grauwakes », roche très dure mais cassante dans certaines circonstances, le donjon et les murs du château n’ont pas pu résister en partie à la force du tremblement de terre de ce 31 janvier 1852 !

Une histoire militaire paisible

Bâti par Hugo au XIII e siècle, selon des techniques dûment éprouvées, ce château de pierre destiné à la protection du domaine des princes abbés de Murbach a connu somme toute une existence sur le plan militaire des plus paisibles, tour à tour résidence des princes abbés, puis prison ou encore résidence de commensaux de l’abbaye. En effet, il n’aura connu qu’une seule vraie attaque en 1542, encore que le siège a été rapidement levé devant les renforts arrivés en nombre pour rétablir la situation. On note aussi que la foudre a frappé l’édifice en 1598 sans que l’on en connaisse vraiment les dégâts.

Abandonné et démantelé au XVII e siècle, il a servi de carrière pour l’édification de nouveaux bâtiments pour les princes abbés ou de source de matériaux pour, dit-on, les habitants de Buhl.

Cette nuit-là, selon l’article paru dans le « Katholischer Volksfreund » (L’Ami du Peuple Catholique), les habitants de Guebwiller ont été réveillés, peu avant deux heures du matin, par plusieurs secousses qui ont duré environ six secondes. Ils ont été tirés brutalement de leur sommeil par un « Rumpel » (un grondement confus) comme si des charrettes de foin passaient dans les rues, des portes et des fenêtres qui claquaient ou par des chaises et des tables qui bougeaient toutes seules en s’entrechoquant, ou d’autres enfin ont entendu des bruits dans leur grenier qu’ils ont attribués à des chats essayant de décrocher les jambons qui y étaient pendus ! Personne n’a évidemment pensé à un tremblement de terre, et pourtant on devait découvrir plus tard qu’au même moment la terre avait aussi tremblé à Bordeaux !

Effondrement du mur

Ce n’est que le samedi suivant que des visiteurs du château ont vu du sable composant le mortier liant les pierres, ruisseler le long du mur du donjon. Le lendemain, à 10 h 30, la totalité du mur s’effondrait finalement par-dessus l’entrée creusée entre le donjon et l’angle ouest, repoussant cet angle vers l’extérieur pour rester bloqué en position oblique, appuyé sur l’autre rempart. Tout cela s’est passé du côté sans fossé, les pierres ont roulé sur la pente sautant les arbres et certains blocs se sont retrouvés sur la route en contrebas, manquant de peu d’écraser un char à foin et son cocher qui venaient tout juste de passer par là !

Philippe Legin, président de la Société d’histoire de Guebwiller et vice-président de Pro Hugstein, association pour la sauvegarde du château qui fêtera son 5 e anniversaire au mois de mai prochain, a trouvé ce document en parcourant la collection du « Katholischer Volksfreund » qui se trouve dans le fonds du musée du Florival, pense que la mise à nu du socle de « grauwakes » sur lequel repose l’angle ouest avait déjà été fragilisé par de nombreuses fissures et que le séisme a parachevé le travail et provoqué l’effondrement du mur. D’autres dégâts se sont certainement produits à cette occasion, mais les travaux de restauration entrepris et financés par Schlumberger-Hartmann en 1860, ont dû effacer d’éventuelles fissures.



SOURCES « Le Hugstein, sentinelle du Florival » par Philippe Legin, disponible auprès de l’association Pro Hugstein au 03.89.62.18.01 au prix de 15€.



( Source l'Alsace  par Claude Braunschweig )

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