Histoire René Saenger exerce son devoir de mémoire
Pour ne pas oublier et transmettre aux jeunes générations son histoire, le Buhlois René Saenger a consigné dans un petit opus ses tribulations à travers l’Europe en guerre.
« Le 6 juin 1944 ? J’étais au bord de la mer Noire. Vous savez, la nouvelle du débarquement en Normandie s’est propagée comme une traînée de poudre. On était bien informés, notamment par les permissionnaires.
C’est à ce moment que je me suis dit que ce n’était pas maintenant que j’allais risquer ma vie, il allait falloir se débrouiller pour rester vivant », raconte le Buhlois René Saenger.
À 85 ans, ce Guebwillerois d’origine est plutôt alerte et se souvient bien des événements qui se sont produits pendant les années de guerre.
Pour ne pas oublier et transmettre aux jeunes générations, notamment à ses petites-filles Rachel et Stéphanie, il a relaté son périple à travers l’Europe en guerre à Armand Durlewanger qui l’a consigné dans un petit ouvrage intitulé : « Les tribulations d’un Alsacien en guerre, 1942-1945 ».
Tout a commencé effectivement en 1942 quand René Saenger a reçu son ordre de mobilisation.
Pour ne pas endosser l’uniforme allemand, il essaie de rejoindre la Suisse avec un ami. Il est arrêté par la Gestapo et incarcéré à Mulhouse, puis à Schirmeck. Mais le Guebwillerois est un coriace, il s’évade du camp de Schirmeck le 7 juillet pour venir se réfugier chez une résistante guebwilleroise. Il se cache par la suite dans la forêt avant d’être hospitalisé et renvoyé à Schirmeck.
Direction la Crimée
De là, il est envoyé en Bohème pour une préparation militaire. « Début 1943, c’est le départ pour Odessa en Crimée, nous avons mis trois semaines en train de marchandises. Quand nous sommes arrivés, les Allemands ont séparé les Alsaciens, ils n’avaient pas confiance en nous. La première nuit, 60 des 120 soldats de ma compagnie ont été tués.
Par la suite, nous avons reculé petit à petit devant l’avancée des Russes. En août 1943, j’ai eu un accident. J’ai été hospitalisé puis je suis retourné au bord de la mer Noire, c’est là que j’ai appris l’arrivé des alliés en Normandie.
Avec mon copain Bernard Meister, de Guebwiller, nous nous sommes cachés pour essayer de prendre un des bateaux de transport qui quittaient la Crimée. Nous avons laissé partir les gros qui pouvaient se faire attaquer pour finalement embarquer sur un plus petit. Nous avons rejoint la Roumanie, puis la Hongrie et enfin Varsovie », précise l’ancien combattant.
Mais son aventure n’est pas terminée, il déserte et se fait rattraper par les SS et finalement passe devant le Conseil de guerre pour être condamné à 15 ans de bagne en Prusse Orientale. En février 1945, la prison est encerclée par les Russes et René Saenger en profite une nouvelle fois pour s’échapper et se cacher dans une ferme où il trouve une veste de prisonnier français.
Il devra chanter la Marseillaise pour prouver qu’il est bien Français puis prendre un bateau pour Constantinople et retrouver le sol français à Marseille, le 5 avril 1945.
Quelques jours plus tard, il s’engageait dans l’armée Française : « Dans l’aviation, pour ne plus marcher ! J’ai obtenu une permission la même année et je suis rentré à Guebwiller, pour de bon, en 1948. » Son itinéraire tout particulier lui aura valu plusieurs distinctions dont la Légion d’honneur.
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