Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

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Réalisation et Conception du Blog : Jean-Marc Coquelle

7 avril 2015

La résurrection de l’orgue

Après plus de six mois de travaux, le relevage de l’orgue Koulen de l’église Saint-Jean-Baptiste, à Buhl, est presque terminé. L’instrument sonnera cet automne après son inauguration en octobre.

 
Lors d’une récente visite de chantier, Christian Lutz a fait le point avec le facteur, Hubert Brayé, le maire, Fernand Doll, les représentants de la municipalité, du conseil de fabrique, le Père Moglo, l’organiste… Photo L’Alsace/J.-M.Sch.
 
 
Ce dimanche de Pâques, les paroissiens de Buhl n’ont pas encore pu assister à une messe avec leur orgue dont la résurrection est cependant en cours. Mais ce n’est qu’à l’automne prochain que l’instrument, construit en 1892 par Heinrich Koulen, fera sonner ses 1479 tuyaux, après avoir été muet pendant douze années.

Classé monument historique par les Bâtiments de France, en 2012, cet orgue, considéré comme le chef-d’œuvre d’Heinrich Koulen, est un témoin presque unique de la facture romantique allemande telle qu’elle était pratiquée en Alsace entre 1870 et 1914. Même s’il est, actuellement, un illustre inconnu pour le grand public, Heinrich Koulen a profondément marqué l’évolution de l’instrument, notamment par le remplacement de la traction mécanique par une traction pneumatique. « Dans cette traction pneumatique, explique Christian Lutz, qui a supervisé les travaux de relevage en qualité d’expert organologue auprès des Monuments historiques, la liaison entre le clavier de l’organiste et le tuyau qui produit le son ne se fait plus par un système mécanique mais par de l’air sous pression dans des tubes de métal. Il est désormais possible d’orienter la console vers l’autel » .

Un buffet somptueux  Photo Jean-Marie SCHREIBER


La traction pneumatique en était alors à ses débuts et manquait de fiabilité. Mais malgré ses défauts de jeunesse, l’orgue de Buhl présente, toujours selon Christian Lutz, « une palette sonore très originale, avec des nuances de timbres très subtiles. En ce sens, cet instrument présente un grand intérêt musical et patrimonial, qui justifie pleinement sa restauration ». Et puis, la boiserie de son buffet est somptueuse.

Un pionnier



Heinrich Koulen est né en 1769 à Waldfeucht, près d’Aix-la-Chapelle, où son père, Wilhelm Koulen, était facteur d’orgue. Heinrich s’est perfectionné chez Joseph Merklin à Paris et chez d’autres facteurs allemands. Il s’est installé à Strasbourg après l’annexion de 1871. Les systèmes de transmission étaient une préoccupation majeure des facteurs de l’époque : mécanique, pneumatique, électrique… Heinrich Koulen a mis au point un nouveau système de sommiers à membranes qu’il utilisa avec une traction pneumatique tubulaire, dans le premier exemple construit en Alsace, en 1884 à Zinswiller.

En 1888, Heinrich Koulen a construit le premier orgue d’Alsace à traction électrique, pour l’église Saint-Aloyse de Neudorf. Ces systèmes innovants manquaient cependant de fiabilité. Du fait de sa notoriété, Heinrich Koulen a été chargé de la restauration du grand orgue Silbermann de la cathédrale de Strasbourg. Mais ce fut un échec. On peut même considérer qu’il a un peu dénaturé l’instrument. Après cet échec, il a quitté Strasbourg pour s’établir en Allemagne, d’abord à Oppenau, puis à Augsbourg où il est mort en 1919.


( Source  l'Alsace )

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