L’interview du lundi : Les P’tits potes, « Les gens aiment profondément leur métier »

Samedi midi, les enfants du périscolaire de Buhl présenteront leur exposition sur les métiers d’hier et d’aujourd’hui, résultat de nombreuses visites. Rencontre avec Caroline Boillot, la responsable des P’tits potes.

 

Caroline Boillot, la responsable du périscolaire de Buhl avec des objets et les premiers wagons qui constitueront l’exposition baptisée « le train des métiers d’hier et d’aujourd’hui. Photo É.G.

Comment est née cette exposition sur les métiers ?

Tout est parti du constat que les enfants que nous accueillons ne connaissent pas forcément leur environnement proche. Nous n’avions pas le projet de leur faire découvrir leur futur métier – ce qui aurait d’ailleurs été utopique car il s’agit d’enfants de 8 à 11 ans – mais plutôt celui de gens qu’ils fréquentent, qu’ils croisent tous les jours. Nous nous sommes donc tournés vers des professionnels locaux que nous connaissions, nous les animateurs, en fonction des désirs des enfants.

Qui avez-vous rencontré et comment avez-vous procédé ?

Nous avons rencontré un garagiste, un boulanger-pâtissier, des pompiers, un instituteur, une sage-femme, des gendarmes, un menuisier, une monitrice d’équitation, une vendeuse dans une droguerie, un dentiste… Même lors de nos sorties classiques, ça a été un fil conducteur. Par exemple, au zoo, nous sommes allés rencontrer un soigneur. En fait, les enfants avaient tellement d’envies que nous aurions pu étaler le projet sur deux ans.

À chaque fois, venait qui voulait. Nous avions un questionnaire de base, nous prenions des photos. C’était un travail de petit reporter ! Les professionnels ont vraiment joué le jeu. Ils nous ont montré tout ce qu’on voulait, ils nous ont raconté des anecdotes. On a aussi pu tester certains de leurs outils. Tous nous ont aussi laissé un objet symbolique qu’on va exposer. Par exemple, nous avons une paire de gants de pompier ou le râteau à foin en vente à la droguerie de Lautenbach.

Avez-vous été confrontée à des métiers impossibles à découvrir ou improbables ?

C’est vrai, avouons-le, nous ne connaissons aucune chanteuse ni aucune princesse ! Là, on n’a pas pu aller au bout… Néanmoins, nous avons rencontré saint Nicolas. Il nous a raconté qu’il ne travaille pas beaucoup – seulement une journée par an – mais qu’il le fait tout de même depuis 1 700 ans ! Pour l’exposition, il nous a prêté sa crosse.

Qu’est-ce que ce projet a révélé ?

Déjà, on a pu constater que les grands classiques fonctionnent toujours très bien. Mais aussi, qu’à cet âge, les rêves tiennent encore une belle place.

Les enfants ont aussi eu quelques déconvenues. Par exemple, quand on a rencontré une chevrière, ils ont trouvé cela super au départ. Mais ils ont aussi découvert l’envers du décor, les contraintes : elle se lève tôt tous les matins et elle trait les animaux deux fois par jour. Mais c’était chouette aussi qu’ils soient confrontés à la différence entre l’idée qu’ils se font d’un métier et sa réalité.

Ce projet a également créé du lien entre les enfants, en particulier dans le groupe de fidèles qui a fait toutes les sorties. Enfin, on a eu de beaux retours de la part de gens du village qui se sont sentis valorisés qu’on s’intéresse à leur métier. D’ailleurs, si les gens râlent assez souvent contre leur travail, on se rend compte qu’en fait, ils sont nombreux à aimer profondément leur métier et à vouloir le partager.

VOIR « Le train des métiers d’hier et d’aujourd’hui », exposition réalisée par le périscolaire « Les p’tits potes », au Cercle de Buhl le samedi 22 juin de 11 h à 13 h 30.

 

 

 

    ( Source L'Alsace Propos recueillis par Élise Guilloteau )