Ca y est, l’orgue de l’église Saint-Jean-Baptiste de Buhl va enfin
pouvoir sonner comme en octobre 1892, lorsqu’il a été inauguré après sa
construction par Heinrich Koulen. Il reste une quinzaine d’instruments
d’Heinrich Koulen, sur la quarantaine qu’il avait construits en Alsace,
sans compter toutes les transformations qu’il a opérées, pas toujours
dans le bon sens d’ailleurs.
Il a notamment dénaturé plusieurs orgues Silbermann, dont celui de la cathédrale de Strasbourg. La plupart des autres instruments ont été victimes de la dernière guerre ou remplacés par d’autres, notamment par Roethinger.
Celui de Buhl, avec ses 1479 tuyaux, est considéré comme son chef-d’œuvre alsacien. C’est un de principaux témoins de la facture romantique allemande en Alsace entre 1870 et 1914. Même s’il est actuellement peu connu, Heinrich Koulen a profondément marqué l’évolution de l’instrument, notamment par le remplacement de la traction mécanique par une traction pneumatique.
Avec ce procédé, explique Christian Lutz, qui a supervisé les travaux de relevage en qualité d’expert organologue auprès des Monuments historiques, « la liaison entre le clavier de l’organiste et le tuyau qui produit le son ne se fait plus par un système mécanique, mais par de l’air sous pression dans des tubes de métal ».
La traction pneumatique en était alors à ses débuts et manquait de fiabilité. Mais malgré ses défauts de jeunesse, l’orgue de Buhl présente, toujours selon Christian Lutz, « une palette sonore très originale, avec des nuances de timbres très subtiles. En ce sens, cet instrument présente un grand intérêt musical et patrimonial ». Et puis, la boiserie de son buffet est somptueuse, même si la perspective est un peu gâchée par les barres métalliques qui retiennent les murs de l’église.
Heinrich Koulen a mis au point un nouveau système de sommiers à membranes, qu’il a utilisé avec une traction pneumatique tubulaire, dont il a construit le premier exemple en Alsace, en 1884 à Zinswiller. En 1888, il a construit le premier orgue d’Alsace à traction électrique, pour l’église protestante Saint-Aloyse de Neudorf.
Ces systèmes innovants manquaient cependant de fiabilité. Du fait de sa notoriété, Heinrich Koulen a été chargé de la restauration du grand orgue Silbermann de la cathédrale de Strasbourg. Ce fut un échec. Il a alors quitté Strasbourg pour s’établir en Allemagne, d’abord à Oppenau, puis, en 1903, à Augsbourg, où il est mort en 1919.
Organiste titulaire de la basilique Notre-Dame de Thierenbach, professeur à la Musikhochschule de Cologne et conservateur des orgues de la Philharmonie de Cologne, Thierry Mechler a retenu un programme qui cadre bien avec l’instrument, avec de la musique de compositeurs contemporains de Heinrich Koulen : l’anglais Herbert Howells (1892-1983), les allemands Max Reger (1873-1916), Josef Rheinberger (né au Lichtenstein, 1839-1901) et Sigfrid Karg-Elert (1877-1933).
Thierry Mechler fera également des improvisations sur le retable du XVe siècle de Buhl (Jésus au Mont des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le portement de la croix et la crucifixion), avant de terminer par la fantaisie et fugue sur le nom de Bach, de Franz Liszt (1811-1886).
Dimanche 18 octobre à 10 h, la grand-messe de bénédiction sera concélébrée par le père Damien Moglo, le chanoine François Geissler et le père Jean-Marc Jacquot, expert diocésain des orgues. La célébration sera animée par l’ensemble des chorales de la communauté de paroisses Saint-Pirmin, sous la direction de Georges Gully, avec Éric Schweinberg à l’orgue et la chorale africaine « Terre de rencontre » de Colmar.
Deux manifestations vont se chevaucher ce week-end à Buhl : l’inauguration de l’orgue, avec un concert, et le 150e anniversaire de l’Union chorale, avec également un concert. Celui-ci aura lieu dimanche en fin d’après-midi. Du coup, le concert d’inauguration de l’orgue sera donné samedi soir, avant l’inauguration proprement dite, prévue lors de la messe de dimanche matin.
Organiste titulaire de la basilique Notre-Dame de Thierenbach, professeur à la Musikhochschule de Cologne et conservateur des orgues de la Philharmonie de Cologne, Thierry Mechler a retenu un programme qui cadre bien avec l’instrument, avec de la musique de compositeurs contemporains de Heinrich Koulen : l’anglais Herbert Howells (1892-1983), les allemands Max Reger (1873-1916), Josef Rheinberger (né au Lichtenstein, 1839-1901) et Sigfrid Karg-Elert (1877-1933).
Thierry Mechler fera également des improvisations sur le retable du XVe siècle de Buhl (Jésus au Mont des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le portement de la croix et la crucifixion), avant de terminer par la fantaisie et fugue sur le nom de Bach, de Franz Liszt (1811-1886).
( source L'Alsace )
Il a notamment dénaturé plusieurs orgues Silbermann, dont celui de la cathédrale de Strasbourg. La plupart des autres instruments ont été victimes de la dernière guerre ou remplacés par d’autres, notamment par Roethinger.
L'orgue Koulen de Buhl, un témoin de la fin du XIXe siècle Photo Jean-Marie Schreiber |
Celui de Buhl, avec ses 1479 tuyaux, est considéré comme son chef-d’œuvre alsacien. C’est un de principaux témoins de la facture romantique allemande en Alsace entre 1870 et 1914. Même s’il est actuellement peu connu, Heinrich Koulen a profondément marqué l’évolution de l’instrument, notamment par le remplacement de la traction mécanique par une traction pneumatique.
Avec ce procédé, explique Christian Lutz, qui a supervisé les travaux de relevage en qualité d’expert organologue auprès des Monuments historiques, « la liaison entre le clavier de l’organiste et le tuyau qui produit le son ne se fait plus par un système mécanique, mais par de l’air sous pression dans des tubes de métal ».
La traction pneumatique en était alors à ses débuts et manquait de fiabilité. Mais malgré ses défauts de jeunesse, l’orgue de Buhl présente, toujours selon Christian Lutz, « une palette sonore très originale, avec des nuances de timbres très subtiles. En ce sens, cet instrument présente un grand intérêt musical et patrimonial ». Et puis, la boiserie de son buffet est somptueuse, même si la perspective est un peu gâchée par les barres métalliques qui retiennent les murs de l’église.
Innovateur
Heinrich Koulen est né le 23 juin 1845 à Waldfeucht, près d’Aix-la-Chapelle, où son père était facteur d’orgue. Koulen fils s’est perfectionné chez Joseph Merklin à Paris et chez d’autres facteurs allemands. Il s’est installé à Strasbourg après l’annexion de 1871. Les systèmes de transmission étaient une préoccupation majeure des facteurs de l’époque : mécanique, pneumatique, électrique…Heinrich Koulen a mis au point un nouveau système de sommiers à membranes, qu’il a utilisé avec une traction pneumatique tubulaire, dont il a construit le premier exemple en Alsace, en 1884 à Zinswiller. En 1888, il a construit le premier orgue d’Alsace à traction électrique, pour l’église protestante Saint-Aloyse de Neudorf.
Ces systèmes innovants manquaient cependant de fiabilité. Du fait de sa notoriété, Heinrich Koulen a été chargé de la restauration du grand orgue Silbermann de la cathédrale de Strasbourg. Ce fut un échec. Il a alors quitté Strasbourg pour s’établir en Allemagne, d’abord à Oppenau, puis, en 1903, à Augsbourg, où il est mort en 1919.
Au programme
Deux manifestations vont se chevaucher ce week-end à Buhl : l’inauguration de l’orgue, avec un concert, et le 150e anniversaire de l’Union chorale, avec également un concert. Celui-ci aura lieu dimanche en fin d’après-midi. Du coup, le concert d’inauguration de l’orgue sera donné samedi soir, avant l’inauguration proprement dite, prévue lors de la messe de dimanche matin.Organiste titulaire de la basilique Notre-Dame de Thierenbach, professeur à la Musikhochschule de Cologne et conservateur des orgues de la Philharmonie de Cologne, Thierry Mechler a retenu un programme qui cadre bien avec l’instrument, avec de la musique de compositeurs contemporains de Heinrich Koulen : l’anglais Herbert Howells (1892-1983), les allemands Max Reger (1873-1916), Josef Rheinberger (né au Lichtenstein, 1839-1901) et Sigfrid Karg-Elert (1877-1933).
Thierry Mechler fera également des improvisations sur le retable du XVe siècle de Buhl (Jésus au Mont des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le portement de la croix et la crucifixion), avant de terminer par la fantaisie et fugue sur le nom de Bach, de Franz Liszt (1811-1886).
L’orgue Koulen de Buhl, un témoin de la fin du XIX e siècle Photo L’Alsace/Jean-Marie Schreiber |
Dimanche 18 octobre à 10 h, la grand-messe de bénédiction sera concélébrée par le père Damien Moglo, le chanoine François Geissler et le père Jean-Marc Jacquot, expert diocésain des orgues. La célébration sera animée par l’ensemble des chorales de la communauté de paroisses Saint-Pirmin, sous la direction de Georges Gully, avec Éric Schweinberg à l’orgue et la chorale africaine « Terre de rencontre » de Colmar.
Deux manifestations vont se chevaucher ce week-end à Buhl : l’inauguration de l’orgue, avec un concert, et le 150e anniversaire de l’Union chorale, avec également un concert. Celui-ci aura lieu dimanche en fin d’après-midi. Du coup, le concert d’inauguration de l’orgue sera donné samedi soir, avant l’inauguration proprement dite, prévue lors de la messe de dimanche matin.
Organiste titulaire de la basilique Notre-Dame de Thierenbach, professeur à la Musikhochschule de Cologne et conservateur des orgues de la Philharmonie de Cologne, Thierry Mechler a retenu un programme qui cadre bien avec l’instrument, avec de la musique de compositeurs contemporains de Heinrich Koulen : l’anglais Herbert Howells (1892-1983), les allemands Max Reger (1873-1916), Josef Rheinberger (né au Lichtenstein, 1839-1901) et Sigfrid Karg-Elert (1877-1933).
Thierry Mechler fera également des improvisations sur le retable du XVe siècle de Buhl (Jésus au Mont des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le portement de la croix et la crucifixion), avant de terminer par la fantaisie et fugue sur le nom de Bach, de Franz Liszt (1811-1886).
( source L'Alsace )
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